Historique de la taxe Tobin et son objectif principal
D’abord proposée par l’économiste britannique John Maynard Keynes dans les années 1930, la taxe Tobin est une idée qui refait surface régulièrement depuis plusieurs décennies. Son objectif principal est de limiter la spéculation financière en instaurant une taxe sur les transactions financières. La crise des subprimes de 2008 a ravivé l’intérêt pour cette mesure, qui a ensuite été promulguée en France sous le mandat du président François Hollande en 2012.
Le fonctionnement de la taxe sur les transactions financières en France
Les sociétés concernées et le taux de prélèvement
La taxe sur les transactions financières (TTF) à la française concerne les entreprises dont le siège social se situe en France et dont la capitalisation boursière excède un milliard d’euros. Le prélèvement effectué sur les opérations de ventes d’actions est de l’ordre de 0,3 % de la valeur d’acquisition.
Les trois taxes composant la TTF française
- La taxe sur les transactions financières proprement dite, appliquée aux achats d’actions des sociétés concernées.
- Une taxe sur les transactions à haute fréquence, visant à limiter les opérations spéculatives automatisées et ultra-rapides.
- Une taxe sur les transactions de produits dérivés, censée freiner la spéculation sur ces instruments financiers complexes.
L’efficacité de la taxe Tobin en question
Si la taxe Tobin a pour objectif de lutter contre la spéculation financière, son efficacité est régulièrement remise en cause. Certains critiques arguent que la mise en place d’une telle mesure pourrait inciter les investisseurs à contourner le système fiscal ou à se tourner vers des marchés moins régulés. D’autres estiment que la taxe est trop faible pour dissuader réellement les spéculateurs.
Le projet de taxe sur les transactions financières au niveau européen
Parallèlement à l’instauration de la TTF française, un projet de taxe sur les transactions financières est en discussion dans l’Union Européenne. L’idée serait d’harmoniser cette taxe entre les pays membres afin d’éviter les comportements opportunistes et de renforcer son impact sur la limitation de la spéculation. Néanmoins, les négociations sont difficiles et aucun consensus n’a encore été trouvé sur ce sujet.
L’action citoyenne pour une taxation plus large des transactions financières
Certains mouvements associatifs et militants, comme ATTAC, plaident pour une taxation plus large et plus ambitieuse des transactions financières. Ils estiment que la taxe Tobin actuelle est insuffisante et qu’une action citoyenne est nécessaire pour mettre en place une véritable régulation des marchés financiers. Ces organisations adoptent parfois une posture anticapitaliste marquée et revendiquent leur engagement pour un monde plus juste et égalitaire.
Les propositions alternatives pour lutter contre la spéculation
- Instaurer des limites strictes sur les transactions à haute fréquence et les produits dérivés, voire interdire certains types d’opérations jugées trop spéculatives.
- Mettre en place une régulation internationale des marchés financiers, afin de limiter les possibilités d’évasion fiscale et d’arbitrage entre pays.
- Promouvoir des pratiques d’investissement plus responsables et durables, en encourageant les investisseurs à privilégier les placements à long terme et les projets ayant un impact social ou environnemental positif.
En conclusion, la taxe Tobin est une mesure qui suscite toujours de vifs débats et dont l’efficacité en matière de lutte contre la spéculation financière est questionnée. Toutefois, elle représente une tentative de réguler les marchés financiers et pourrait être complétée par d’autres mesures pour renforcer cet objectif.