Hier…
Tout comme toi, j’ai hurlé dès ma naissance. Sans doute sentais-je déjà que la vie n’allait pas être facile tous les jours. On m’a mis dans les bras de celle que j’appellerai désormais « maman ». Cette personne qui ne vivra plus que pour faire mon bonheur.
Tout comme toi, je suis allée à l’école. On m’y a appris à compter, à lire et à écrire mais également à vivre avec mes camarades, à vivre en société. Je m’y suis fait des amis : ceux qui étaient de passage et ceux qui allaient partager la grande majorité de ma jeunesse. On m’a préparée à affronter la vie, à grandir.
Tout comme toi, j’ai cherché l’amour. J’ai connu des déceptions amoureuses et j’ai brisé quelques cœurs. J’ai cessé d’y croire puis j’y ai cru encore, pour mieux retomber. J’ai pleuré à chaudes larmes certains soirs d’hiver et j’avais les yeux pleins d’étoiles certains matins d’été.
Tout comme toi, l’enfant que j’étais est devenu un adulte. J’ai quitté mon nid douillet et j’ai cherché ma voie. J’ai tenté certains chemins et me suis souvent perdue. J’ai tenté des expériences qui se sont mal passées. Puis, j’ai rencontré des gens qui m’ont influencée, d’autres qui m’ont accompagnée.
Et aujourd’hui…
Tout comme toi, j’essaie de trimer avec le peu que l’on me donne. J’essaie de m’en sortir, de rester digne, de me battre. Certains jours sont plus durs que d’autres mais je suis encore là, la tête haute. Parfois, je me laisse porter par la vague de la vie, d’autres fois, je refuse que le destin choisisse à ma place.
Tout comme toi, je rêve de liberté, de voyage, de tranquillité. Je rêve d’amour, je rêve d’amitié. Des personnes me chérissent, d’autres me détestent, que veux-tu, on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais je suis reconnaissante de les avoir dans ma vie.
Tout comme toi, je me bats pour mes valeurs, pour ce en quoi je crois. J’ai des convictions qui me sont propres et je m’y accroche fortement. Je tolère certaines situations plus que d’autres, je suis plus sensible à certains sujets mais pas à d’autres. Je maudis l’injustice et les inégalités sous toutes ses formes.
Tout comme toi, j’ai aussi des faiblesses. Ces petits et gros défauts qui blessent parfois mon entourage. Ces mots prononcés par fierté que je regrette aussitôt. Cet ego mal placé qui me rend détestable.
Tout comme toi, certains mots me blessent, certains regards me touchent, certains sourires me réconfortent. Je suis parfois mal dans ma peau quand je me regarde dans le miroir et puis il y a des jours où j’emmerde le monde et ce qu’il peut penser de moi.
Alors pourquoi disent-ils que nous sommes différents ? Pourquoi refusent-ils de m’accorder les mêmes droits qu’à toi ?
Parce que je n’ai pas la peau blanche ? Parce que je suis une femme ? Parce que je ne fais pas 1m80 ? Parce que je porte un nom « exotique » ? Parce que je ne fais pas du 36 ?